poeme d'amour et parole de chanson - Mot-clé - poemeToutes les paroles de chanson et les mots d'amour : poeme d'amour, message d'amour pour déclarer sa flamme ? Poeme d'amitie poeme anniversaire La force des sentiments. Le sens de l'instant. Le désir de faire plaisir. Ce qui donne sens aux poèmes d'amitié ou aux poèmes d'anniversaire, de naissance... Faites partager les citations d'amour que vous avez entendu. Grandes ou petites phrases d'amour éternelles ? Les lettres d'amour les plus belles ou les plus personnelles... Ni exemple, ni modèle mais lettre d'amour gratuit, comme un témoignage. Poeme romantique Proverbes d'amour : des mots d'amour de belles phrases d'amour qui ont traversé les décennies et ont aidé tant d'amoureux à déclarer les feux de l'amour... Les plus belles chansons d'amour, les plus connues ou les plus personnelles. Les chansons d'amour dont les paroles ou le titre sont pour vous comme l'amour lui-même. Paroles de chansons en français ou chansons d'amour en anglais, love song ou Liebeslied ?2023-02-19T10:28:38+00:00yves Bretteurn:md5:4602fac4d6e7933a69aadcc71eba372cDotclearVingt poèmes d'amour, une chanson désespérée, Pablo Nerudaurn:md5:095e6508093c05a01751e9fd1f129b632010-10-16T08:39:00+01:002010-10-16T08:39:00+01:00yves Brettepoeme d'amouramourpablo nerudapoeme <p>LA CENTAINE D'AMOUR</p>
<p>(Il a écrit ces 100 « sonnets de bois » à son grand amour, sa dernière femme Matilde Urrutia.)</p>
<p>Matilde Urrutia
(extraits)</p>
<p>Au sein de la terre, j'écarterai
<br />
les émeraudes pour t'apercevoir
<br />
et toi d'une plume d'eau messagère
<br />
tu seras en train de copier l'épi.
<br />
<br /></p>
<p>Quel univers ! Quel stimulant persil !
<br />
Quel navire voguant sur la douceur !
<br />
Et toi peut-être et moi aussi topaze !
<br />
Toutes ensemble sonneront les cloches.
<br />
<br /></p>
<p>Il ne restera plus que tout l'air libre
<br />
avec la pomme emportée par le vent,
<br />
dans la ramée le livre succulent,
<br />
<br /></p>
<p>et au lieu où respirent les oeillets
<br />
nous fonderons un habit qui supporte
<br />
l'éternité d'un baiser victorieux.
<br /></p>
<p><br />
<br />
Pablo</p>
<p><br />
Tu arrives du Sud avec ses maisons pauvres,
<br />
dures régions du froid, du tremblement de terre
<br />
qui, même quand leurs dieux roulèrent dans la mort
<br />
ont donné la leçon de la vie dans la glaise.
<br />
<br /></p>
<p>Tu es un poulain de glaise noire, un baiser
<br />
de boue sombre, amour, coquelicot de glaise,
<br />
ramier du crépuscule éployé sur les routes,
<br />
tirelire à chagrin de notre pauvre enfance.
<br />
<br /></p>
<p>Fille, tu as conservé ton coeur de pauvresse
<br />
et tes pieds de pauvresse habitués aux cailloux,
<br />
ta bouche qui n'eut pas toujours du pain ou délice.
<br /></p>
<p><br />
Tu es du pauvre Sud, d'où est venue mon âme;
<br />
dans ton ciel ta mère lave toujours du linge
<br />
avec la mienne. Amie ainsi je t'ai choisie.
<br /></p>
<p><br />
Pablo
<br /></p>
<p>Parmi les étoiles admirées, mouillées
<br />
Par des fleuves différents et par la rosée,
<br />
J'ai seulement choisi l'étoile que j'aimais
<br />
et depuis ce temps-là je dors avec la nuit.
<br /></p>
<p><br />
Parmi les vagues, une vague, une autre vague,
<br />
vague de verte mer, branche verte, froid vert,
<br />
j'ai seulement choisi l'unique et seule vague
<br />
et c'est la vague indivisible de ton corps.
<br /></p>
<p><br />
Vers moi toutes les gouttes toutes les racines
<br />
et tous les fils de la lumière sont venus.
<br /></p>
<p><br />
Je n'ai voulu que ta chevelure pour moi.
<br />
Et de toutes les offrandes de la patrie
<br />
Je n'ai choisi que celle de ton coeur sage.
<br /></p>
<p><br />
Pablo
<br /></p>
<p><br />
Matin
<br /></p>
<p><br />
J'ai faim de tes cheveux, de ta voix, de ta bouche,
<br />
sans manger je vais par les rues, et je me tais,
<br />
sans le soutien du pain, et dès l'aube hors de moi
<br />
je cherche dans le jour la bruit d'eau de tes pas.
<br /></p>
<p><br />
Je suis affamé de ton rire de cascade,
<br />
et de tes mains couleur de grenier furieux,
<br />
oui, j'ai faim de la pâle pierre de tes ongles,
<br />
je veux manger ta peau comme une amande intacte,
<br /></p>
<p><br />
et le rayon détruit au feu de ta beauté,
<br />
je veux manger le nez maître du fier visage,
<br />
Je veux manger l'ombre fugace de tes cils,
<br /></p>
<p><br />
J'ai faim, je vais, je viens, flairant le crépuscule
<br />
et je te cherche, et je cherche ton coeur brûlant
<br />
comme un puma dans le désert de Quitratùe.
<br /></p>
<p><br />
Pablo
<br /></p>
<p><br />
Midi
<br /></p>
<p><br />
Ondine tu es fille de la mer, ton corps
<br />
est d'eau pure, ô cousine de l'origan,
<br />
et ton sang cuisinière, est de terre vivante,
<br />
terrestres et fleuries, voilà tes habitudes.
<br /></p>
<p><br />
Tes yeux regardent l'eau, et soulèvent les vagues,
<br />
tes mains vont vers la terre, en y lâchant les graines,
<br />
l'eau et la terre où sont tes domaines profonds
<br />
se sont unies en toi par la loi de l'argile.
<br /></p>
<p><br />
Naïade, ton corps fend la turquoise marine
<br />
et bientôt resurgi fleurit dans la cuisine
<br />
c'est ta façon à toi d'assumer ce qui est
<br /></p>
<p><br />
Avant de t'endormir encerclée de mes bras
<br />
qui, pour que tu reposes, écartent de ta nuit
<br />
herbe, légumes, algues, écume de tes songes
<br /></p>
<p><br />
Pablo
<br /></p>
<p><br /></p>
<p><br />
Nuit
<br /></p>
<p><br />
Aimée, unis ton coeur au mien pendant la nuit :
<br />
que dans notre sommeil ils dissipent l'obscur
<br />
comme un double tambour combattant dans le bois
<br />
contre l'épais rempart du feuillage mouillé.
<br /></p>
<p><br />
Nocturne traversée, sommeil aux braises noires
<br />
interceptant le fil des raisins de la terre
<br />
ainsi qu'un train absurde en sa ponctualité
<br />
et sans cesse traînant l'ombre et les pierres froides.
<br /></p>
<p><br />
Mon amour, relie-moi à ce mouvement pur,
<br />
cette ténacité qui frappe en ta poitrine
<br />
comme un cygne englouti et dont battent les ailes.
<br /></p>
<p><br />
Qu'à l'interrogation du ciel et des étoiles
<br />
réponde le sommeil avec sa seul clé,
<br />
avec sa porte unique et que l'ombre a fermée.
<br /></p>
<p><br />
Pablo
<br /></p>
<p>MEMORIAL DE L' ÎLE NOIRE II
<br />
Le lune dans le labyrinthe1964 (extraits)
<br /></p>
<p>LA POÉSIE
<br /></p>
<p>Et ce fut à cet âge... La poésie
<br />
vint me chercher. Je ne sais pas, je ne sais d'où elle surgit, de l'hiver ou du fleuve.
<br />
Je ne sais ni comment ni quand,
<br />
non, ce n'étaient pas des voix, ce n'étaient pas
<br />
des mots, ni le silence :
<br />
d'une rue elle me hélait,
<br />
des branches de la nuit,
<br />
soudain parmi les autres,
<br />
parmi des feux violents
<br />
ou dans le retour solitaire,
<br />
sans visage elle était là
<br />
et me touchait.
<br />
Je ne savais que dire, ma bouche
<br />
ne savait pas
<br />
nommer,
<br />
mes yeux étaient aveugles,
<br />
et quelque chose cognait dans mon âme,
<br />
fièvre ou ailes perdues,
<br />
je me formai seul peu à peu,
<br />
déchiffrant
<br />
cette brûlure,
<br />
et j'écrivis la première ligne confuse,
<br />
confuse, sans corps, pure
<br />
ânerie,
<br />
pur savoir
<br />
de celui-là qui ne sait rien,
<br />
et je vis tout à coup
<br />
le ciel
<br />
égrené
<br />
et ouvert,
<br />
des planètes,
<br />
des plantations vibrantes,
<br />
l'ombre perforée,
<br />
criblée
<br />
de flèches, de feu et de fleurs,
<br />
la nuit qui roule et qui écrase, l'univers.
<br />
Et moi, infime créature,
<br />
grisé par le grand vide
<br />
constellé,
<br />
à l'instar, à l'image
<br />
du mystère,
<br />
je me sentis pure partie
<br />
de l'abîme,
<br />
je roulai avec les étoiles,
<br />
mon coeur se dénoua dans le vent.
<br /></p>
<p><br />
(Mémorial de l'île Noire, 1964) Le lune dans le labyrinthe
<br /></p>
<p>JE t'ai RÊVER un SOIR...
<br /></p>
<p>Femme, songe où fusionnent toutes mes fictions,
<br />
tu as vibré comme réelle dans mes nerfs;
<br />
pleurant dans mes sentiers de l'illusion perdue,
<br />
j'ai senti m'effleure ta beauté inconnue.
<br /></p>
<p><br />
En flétrissant mes rêves et mes folles chimères
<br />
je t'ai forgée à brides de ciel et de chair,
<br />
comme une résurgence ou pareille au printemps
<br />
dans la forêt de tant d'aberrants idéaux...
<br /></p>
<p><br />
Ta chair divine et parfumée, je l'ai rêvée
<br />
au milieu des tourments morbides de mon être;
<br />
et bien que floue, je sais, Aimée, comment tu es,
<br />
fiction faite réalité en chair de femme...
<br /></p>
<p><br />
Je te cherche dans les yeux de toutes les femmes,
<br />
je te cherche et jamais n'ai pu te rencontrer.
<br />
Dans ma désillusion s'abrite l'illusion
<br />
que tu es ou seras plus belle qu'aucune autre.
<br /></p>
<p><br />
Mes rêves te voudront éternellement mienne,
<br />
jaillissant de la nuit de toutes mes tristesses,
<br />
germe de joies étranges qui aviveront
<br />
la flamme que répand ta beauté inconnue.
<br /></p>
<p><br />
(MEMORIAL DE L' ÎLE NOIRE II. Le lune dans le labyrinthe)
<br /></p>
<p><br />
L' OPIUM À L' EST
<br /></p>
<p><br />
Déjà de Singapour on reniflait l'opium.
<br />
Le brave Anglais savait ce qu'il faisait.
<br />
A Genève il tonitruait
<br />
contre les marchands clandestins
<br />
mais chaque port, aux Colonies,
<br />
crachait son relent de fumée autorisée
<br />
par un chiffre officiel et quelque congé lucratif.
<br />
A Londres le gentleman assermenté
<br />
portant un impeccable habit de rossignol
<br />
(pantalon à rayures et amidon d'armure)
<br />
trillait contre le vendeur d'ombres,
<br />
mais ici en Orient
<br />
le masque s'abattait
<br />
et on vendait la léthargie à chaque coin de rue.
<br /></p>
<p><br />
Je voulu savoir. J'entrai. Chaque estrade
<br />
avait son gisant,
<br />
nul ne parlait, nul ne riait, je crus
<br />
que ceux-ci fumaient en silence.
<br />
Pourtant, auprès de moi la pipe grésillait
<br />
lorsque la flamme avec l'aiguille se croisait
<br />
et dans la tiédeur aspirée qui mêlait
<br />
à la fumée laiteuse entrait dans l'homme
<br />
un bonheur statique, une porte au loin
<br />
s'ouvrant sur un vide au goût succulent:
<br />
l'opium était la fleur de la paresse,
<br />
le plaisir immobile,
<br />
la pure activité sans mouvement.
<br /></p>
<p><br />
Tout était pur ou semblait l'être,
<br />
tout en glissant sur l'huile et les gonds
<br />
pour arriver à n'être plus rien qu'existence,
<br />
rien ne brûlait, nul ne pleurait,
<br />
les tourments ici n'avaient pas leur place,
<br />
il n'y avait pas de charbon pour la colère.
<br /></p>
<p><br />
Je les regardai: pauvres gens déchus,
<br />
manoeuvres, coolies de ricksha ou de plantation,
<br />
trotteurs chétifs,
<br />
chiens de la rue,
<br />
pauvres gens malmenés.
<br />
Ici, après avoir blessés,
<br />
après avoir été non pas des êtres mais des pieds,
<br />
après avoir été non pas des hommes mais des bêtes de sommes
<br />
après avoir marché, marché, et sué et sué
<br />
et sué du sang et ne plus avoir d'âme,
<br />
ils étaient ici maintenant,
<br />
solidaires,
<br />
allongés,
<br />
eux, les gisants enfin, les pattes-dures:
<br />
chacun avec sa faim s'était payé
<br />
un droit obscur à ces délices,
<br />
songe ou mensonges, bonheur ou mort, ils se retrouvaient
<br />
enfin dans se repos que cherche toute vie,
<br />
et respectés enfin, sur une étoile.
<br /></p>
<p><br />
(MEMORIAL DE L' ÎLE NOIRE II . Le lune dans le labyrinthe)
<br /></p>
<p>VINGT POÈMES D'AMOUR / une chanson désespérée</p>
<p><br /></p>
<p>I
<br /></p>
<p>Corps de femme, blanches collines, cuisses blanches,
<br />
l'attitude du don te rend pareil au monde.
<br />
Mon corps de laboureur sauvage, de son soc
<br />
a fait jaillir le fils du profond de la terre.
<br /></p>
<p><br />
je fus comme un tunnel. Déserté des oiseaux,
<br />
la nuit m'envahissait de toute sa puissance.
<br />
pour survivre j'ai dû te forger comme une arme
<br />
et tu es la flèche à mon arc, tu es la pierre dans ma fronde.
<br /></p>
<p><br />
Mais passe l'heure de la vengeance, et je t'aime.
<br />
Corps de peau et de mousse, de lait avide et ferme.
<br />
Ah! le vase des seins! Ah! les yeux de l'absence!
<br />
ah! roses du pubis! ah! ta voix lente et triste!
<br /></p>
<p><br />
Corps de femme, je persisterai dans ta grâce.
<br />
Ô soif, désir illimité, chemin sans but!
<br />
Courants obscurs où coule une soif éternelle
<br />
et la fatigue y coule, et l'infinie douleur.
<br /></p>
<p><br /></p>
<p><br />
II
<br /></p>
<p>La lumière t'enrobe en sa flamme mortelle.
<br />
Et pensive, pâle et dolente, tu t'appuies
<br />
contre le crépuscule et ses vieilles hélices
<br />
tournant autour de toi.
<br /></p>
<p><br />
Muette, mon amie,
<br />
à cette heure des morts seule en la solitude,
<br />
emplie du feu vivant,
<br />
du jour détruit pure héritière.
<br /></p>
<p><br />
Sur le noir de ta robe une grappe du jour,
<br />
et de la nuit les immenses racines
<br />
ont poussé d'un seul coup à partir de ton âme,
<br />
ce qui se cache en toi s'en retourne au dehors.
<br />
Un peuple pâle et bleu ainsi s'en alimente
<br />
et c'est de toi qu'il vient de naître.
<br /></p>
<p><br />
Ô grandiose et féconde et magnétique esclave
<br />
de ce cercle alternant le noir et le doré
<br />
dressée, tente et parfais ta vive création
<br />
jusqu'à la mort des fleurs. Qu'en elle tout soit triste.
<br /></p>
<p><br /></p>
<p><br />
III
<br /></p>
<p><br />
Immensité des pins, rumeur brisée des vagues,
<br />
contre le crépuscule et ses vieilles hélices
<br />
crépuscule tombant sur tes yeux de poupée,
<br />
coquillage terrestre, en toi la terre chante!
<br /></p>
<p><br />
En toi chantent les fleuves et sur eux fuit mon âme
<br />
comme tu le désires et vers où tu le veux.
<br />
Trace-moi le chemin sur ton arc d'espérance
<br />
que je lâche en délire une volée de flèches.
<br /></p>
<p><br />
Je vois autour de moi ta ceinture de brume,
<br />
mes heures poursuivies traquées par ton silence,
<br />
c'est en toi, en tes bras de pierre transparente
<br />
que mes baisers se sont ancrés, au nid de mon désir humide.
<br /></p>
<p><br />
Ah! ta voix de mystère que teinte et plie l'amour
<br />
au soir retentissant et qui tombe en mourant!
<br />
Ainsi à l'heure sombre ai-je vu dans les champs
<br />
se plier les épis sous la bouche du vent.
<br /></p>
<p><br /></p>
<p><br />
IV
<br /></p>
<p><br />
C'est le matin plein de tempête
<br />
au coeur de l'été.
<br /></p>
<p><br />
Mouchoirs blancs de l'adieu, les nuages voltigent,
<br />
et le vent les secoue de ses mains voyageuses.
<br /></p>
<p><br />
Innombrable, le coeur du vent
<br />
bat sur notre amoureux silence.
<br /></p>
<p><br />
Orchestral et divin, bourdonnant dans les arbres,
<br />
comme une langue emplie de guerres et de chants.
<br /></p>
<p><br />
Vent, rapide voleur qui enlève les feuilles,
<br />
et déviant la flèche battante des oiseaux,
<br /></p>
<p><br />
les renverse dans une vague s'ans écume,
<br />
substance devenue sans poids, feux qui s'inclinent.
<br /></p>
<p><br />
Volume de baisers englouti et brisé
<br />
que le vent de l'été vient combattre à la porte.
<br /></p>
<p><br /></p>
<p><br />
V
<br /></p>
<p><br />
Pour que tu m'entendes
<br />
mes mots
<br />
parfois s'amenuisent
<br />
comme la trace des mouettes sur la plage.
<br /></p>
<p><br />
Collier, grelot ivre
<br />
pour le raisin de tes mains douces.
<br /></p>
<p><br />
Mes mots je les regarde et je les vois lointains.
<br />
Ils sont à toi bien plus qu'à moi.
<br />
Sur ma vieille douleur ils grimpent comme un lierre.
<br /></p>
<p><br />
Ils grimpent sur les murs humides.
<br />
Et de ce jeu sanglant tu es seule coupable.
<br /></p>
<p><br />
Ils sont en train de fuir de mon repaire obscur.
<br />
Et toi tu emplis tout, par toi tout est empli.
<br /></p>
<p><br />
C'est eux qui ont peuplé le vide où tu t'installes,
<br />
ma tristesse est à eux plus qu'à toi familière.
<br /></p>
<p><br />
Ils diront donc ici ce que je veux te dire,
<br />
et entends-les comme je veux que tu m'entendes.
<br /></p>
<p><br />
Habituel, un vent angoissé les traîne encore
<br />
et parfois l'ouragan des songes les renverse.
<br />
Tu entends d'autres voix dans ma voix de douleur.
<br />
Pleurs de lèvres anciennes, sang de vieilles suppliques.
<br />
Ma compagne, aime-moi. Demeure là. Suis-moi.
<br />
Ma compagne, suis-moi, sur la vague d'angoisse.
<br /></p>
<p><br />
Pourtant mes mots prennent couleur de ton amour.
<br />
Et toi tu emplis tout, par toi tout est empli.
<br /></p>
<p><br />
Je fais de tous ces mots un collier infini
<br />
pour ta main blanche et douce ainsi que les raisins
<br /></p>
<p><br /></p>
<p><br />
VI
<br /></p>
<p><br />
Je me souviens de toi telle que tu étais en ce dernier automne :
<br />
un simple béret gris avec le coeur en paix.
<br />
Dans tes yeux combattaient les feux du crépuscule.
<br />
Et les feuilles tombaient sur les eaux de ton âme.
<br /></p>
<p><br />
Enroulée à mes bras comme un volubilis,
<br />
les feuilles recueillaient ta voix lente et paisible.
<br />
Un bûcher de stupeur où ma soif se consume.
<br />
Douce jacinthe bleue qui se tord sur mon âme.
<br /></p>
<p><br />
je sens tes yeux qui vont et l'automne est distant :
<br />
béret gris, cris d'oiseau, coeur où l'on est chez soi
<br />
et vers eux émigraient mes désirs si profonds
<br />
et mes baisers tombaient joyeux comme des braises.
<br /></p>
<p><br />
Le ciel vu d'un bateau. Les champs vus des collines :
<br />
lumière, étang de paix, fumée, ton souvenir.
<br />
Au-delà de tes yeux brûlaient les crépuscules.
<br />
Sur ton âme tournaient les feuilles de l'automne.
<br /></p>
<p><br /></p>
<p><br />
VII
<br /></p>
<p><br />
Incliné sur les soirs je jette un filet triste
<br />
sur tes yeux d'océan.
<br /></p>
<p><br />
Là, brûle écartelée sur le plus haut bûcher,
<br />
ma solitude aux bras battants comme un noyé.
<br /></p>
<p><br />
Tes yeux absents, j'y fais des marques rouges
<br />
et ils ondoient comme la mer au pied d'un phare.
<br /></p>
<p><br />
Ma femelle distante, agrippée aux ténèbres,
<br />
de ton regard surgit la côte de l'effroi.
<br /></p>
<p><br />
Incliné sur les soirs je jette un filet triste
<br />
sur la mer qui secoue tes grands yeux d'océan.
<br /></p>
<p><br />
Les oiseaux de la nuit picorent les étoiles
<br />
qui scintillent comme mon âme quand je t'aime.
<br /></p>
<p><br />
Et la nuit galopant sur sa sombre jument
<br />
éparpille au hasard l'épi bleu sur les champs.
<br /></p>
<p><br /></p>
<p><br />
VIII
<br /></p>
<p><br />
Abeille blanche, ivre de miel, toi qui bourdonnes dans mon âme,
<br />
tu te tords en lentes spirales de fumée.
<br /></p>
<p><br />
je suis le désespéré, la parole sans écho,
<br />
celui qui a tout eu, et qui a tout perdu.
<br /></p>
<p><br />
Dernière amarre, en toi craque mon anxiété dernière.
<br />
En mon désert tu es la rose ultime.
<br /></p>
<p><br />
Ah ! silencieuse !
<br /></p>
<p><br />
Ferme tes yeux profonds. La nuit y prend son vol.
<br />
Ah! dénude ton corps de craintive statue.
<br /></p>
<p><br />
Tu as des yeux profonds où la nuit bat des ailes.
<br />
Et de frais bras de fleur et un giron de rose.
<br /></p>
<p><br />
Et tes seins sont pareils à des escargots blancs.
<br />
Un papillon de nuit dort posé sur ton ventre.
<br /></p>
<p><br />
Ah! silencieuse !
<br /></p>
<p><br />
Voici la solitude et tu en es absente.
<br />
Il pleut. Le vent de mer chasse d'errantes mouettes.
<br /></p>
<p><br />
L'eau marche les pieds nus par les routes mouillées.
<br />
Et la feuille de l'arbre geint, comme un malade.
<br /></p>
<p><br />
Abeille blanche, absente, en moi ton bourdon dure.
<br />
Tu revis dans le temps, mince et silencieuse.
<br /></p>
<p><br />
Ah ! silencieuse !
<br /></p>
<p><br /></p>
<p><br />
IX
<br /></p>
<p><br />
Ivre de longs baisers, ivre des térébinthes,
<br />
je dirige, estival, le voilier des roses,
<br />
me penchant vers la mort de ce jour si ténu,
<br />
cimenté dans la frénésie ferme de la mer.
<br /></p>
<p><br />
Blafard et amarré à mon eau dévorante
<br />
croisant dans l'aigre odeur du climat découvert,
<br />
encore revêtu de gris, de sons amers,
<br />
et d'un triste cimier d'écume abandonnée.
<br /></p>
<p>Je vais, dur, passionné, sur mon unique vague,
<br />
lunaire, brusque, ardent et froid, solaire,
<br />
et je m'endors d'un bloc sur la gorge des blanches
<br />
îles fortunées, douces comme des hanches fraîches.
<br /></p>
<p><br />
Mon habit de baisers tremble en la nuit humide
<br />
follement agité d'électriques décharges,
<br />
d'hébraïque façon divisé par des songes
<br />
l'ivresse de la rose en moi s'est déployée.
<br /></p>
<p><br />
En remontant les eaux, dans les vagues externes,
<br />
ton corps jumeau et qui se soumet dans mes bras
<br />
comme un poisson sans fin s'est collé à mon âme
<br />
rapide et lent dans cette énergie sous les cieux.
<br /></p>
<p><br /></p>
<p><br />
X
<br /></p>
<p><br />
Nous avons encore perdu ce crépuscule
<br />
Et nul ne nous a vus ce soir les mains unies
<br />
pendant que la nuit bleue descendait sur le monde.
<br /></p>
<p><br />
J'ai vu de ma fenêtre
<br />
la fête du couchant sur les coteaux lointains
<br /></p>
<p><br />
Parfois, ainsi qu'une médaille
<br />
s'allumait un morceau de soleil dans mes mains.
<br /></p>
<p><br />
Et je me souvenais de toi le coeur serré
<br />
triste de la tristesse à moi que tu connais.
<br /></p>
<p><br />
Où étais-tu alors ?
<br />
Et parmi quelles gens ?
<br />
Quels mots prononçais-tu ?
<br />
Pourquoi peut me venir tout l'amour d'un seul coup,
<br />
lorsque je me sens triste et te connais lointaine ?
<br /></p>
<p><br />
Le livre a chu qu'on prend toujours au crépuscule,
<br />
ma cape, chien blessé, à mes pieds a roulé.
<br /></p>
<p><br />
Tu t'éloignes toujours et toujours dans le soir
<br />
vers où la nuit se hâte effaçant les statues.
<br /></p>
<p><br /></p>
<p><br />
XI
<br /></p>
<p><br />
Presque en dehors du ciel, ancre entre deux montagnes,
<br />
le croissant de la lune.
<br />
Tournante, errante nuit, terrassière des yeux,
<br />
pour compter les étoiles dans la mare, en morceaux.
<br /></p>
<p><br />
Elle est la croix de deuil entre mes sourcils, elle fuit.
Forge de métaux bleus, nuits de lutte cachée,
<br />
tourne mon coeur, et c'est un volant fou.
<br /></p>
<p><br />
<br />
Fille venue de loin, apportée de si loin,
<br />
son regard est parfois un éclair sous le ciel.
<br />
Incessante complainte et tempête tourbillonnant dans sa furie,
<br />
au-dessus de mon coeur passe sans t'arrêter.
<br />
Détruis, disperse, emporte, ô vent des sépultures, ta racine assoupie.
<br />
De l'autre côté d'elle arrache les grands arbres.
<br />
Mais toi, épi, question de fumée, fille claire.
<br />
La fille née du vent et des feuilles illuminées.
<br />
Par-delà les montagnes nocturnes, lis blanc de l'incendie
<br />
ah! je ne peux rien dire ! De toute chose elle était faite.
<br /></p>
<p><br />
Couteau de l'anxiété qui partagea mon cœur
<br />
c'est l'heure de cheminer, sur un chemin sans son sourire.
<br />
Tempête, fossoyeur des cloches, trouble et nouvel essor de la tourmente,
<br />
Pourquoi la toucher, pourquoi l'attrister maintenant.
<br /></p>
<p><br />
Ah! suivre le chemin qui s'éloigne de tout,
<br />
que ne fermeront pas la mort, l'hiver, l'angoisse
<br />
avec leurs yeux ouverts au coeur de la rosée
<br /></p>
<p><br /></p>
<p><br />
XII
<br /></p>
<p><br />
À mon coeur suffit ta poitrine,
<br />
mes ailes pour ta liberté.
<br />
De ma bouche atteindra au ciel
<br />
tout ce qui dormait sur ton âme.
<br /></p>
<p><br />
En toi l'illusion quotidienne.
<br />
Tu viens, rosée sur les corolles.
<br />
Absente et creusant l'horizon
Tu t'enfuis, éternelle vague.
<br /></p>
<p><br />
je l'ai dit : tu chantais au vent
<br />
comme les pins et les mâts des navires.
<br />
Tu es haute comme eux et comme eux taciturne.
<br />
Tu t'attristes soudain, comme fait un voyage.
<br /></p>
<p><br />
Accueillante, pareille à un ancien chemin.
<br />
Des échos et des voix nostalgiques te peuplent.
<br />
À mon réveil parfois émigrent et s'en vont
<br />
des oiseaux qui s'étaient endormis dans ton âme.
<br /></p>
<p><br />
XIII
<br /></p>
<p><br />
J'ai marqué peu à peu l'atlas blanc de ton corps
<br />
avec des croix de flamme.
<br />
Ma bouche, une araignée qui traversait, furtive.
<br />
En toi, derrière toi, craintive et assoiffée.
<br /></p>
<p><br />
Histoires à te raconter sur la berge du crépuscule
<br />
douce et triste poupée, pour chasser ta tristesse.
<br />
Quelque chose, arbre ou cygne, qui est lointain, joyeux.
<br />
Et le temps des raisins, mûr et porteur de fruits.
<br /></p>
<p><br />
J'ai vécu dans un port et de là je t'aimais.
<br />
Solitude où passaient le songe et le silence.
<br />
Enfermé, enfermé entre mer et tristesse.
<br />
Silencieux, délirant, entre deux statues de gondoliers.
<br /></p>
<p><br />
Entre les lèvres et la voix, quelque chose s'en va mourant.
<br />
Ailé comme l'oiseau, c'est angoisse et oubli.
<br />
Tout comme les filets ne retiennent pas l'eau.
<br />
Il ne reste, poupée, que des gouttes qui tremblent.
<br />
Pourtant un chant demeure au coeur des mots fugaces.
<br />
Un chant, un chant qui monte à mes lèvres avides.
<br />
Pouvoir te célébrer partout les mots de joie.
<br />
Chanter, brûler, s'enfuir, comme un clocher aux mains d'un fou.
<br />
Que deviens-tu soudain, ô ma triste tendresse ?
<br />
J'atteins le plus hardi des sommets, le plus froid,
<br />
et mon coeur se referme ainsi la fleur nocturne.
<br /></p>
<p><br /></p>
<p><br />
XIV
<br /></p>
<p><br />
Ton jouet quotidien c'est la clarté du monde.
<br />
Visiteuse subtile, venue sur l'eau et sur la fleur.
<br />
Tu passas la blancheur de ce petit visage que je serre
<br />
entre mes mains, comme une grappe, chaque jour.
<br /></p>
<p><br />
Et depuis mon amour tu es sans ressemblance.
<br />
Laisse-moi t'allonger sur des guirlandes jaunes.
<br />
Qui a écrit ton nom en lettres de fumée au coeur des étoiles du sud ?
<br />
Ah! laisse-moi te rappeler celle que tu étais alors,
<br />
quand tu n'existais pas encore.
<br /></p>
<p><br />
Mais un vent soudain hurle et frappe à ma fenêtre.
<br />
Le ciel est un filet rempli d'obscurs poissons.
<br />
Ici viennent frapper tous les vents, ici, tous.
<br />
La pluie se déshabille.
<br /></p>
<p><br />
Les oiseaux passent en fuyant.
<br />
Le vent. Le vent.
<br />
Je ne peux que lutter contre la force humaine.
<br />
Et la tempête a fait un tas des feuilles sombres
<br />
et détaché toutes les barques qu'hier soir amarra dans le ciel.
<br /></p>
<p><br />
Mais toi tu es ici. Mais toi tu ne fuis pas.
<br />
Toi tu me répondras jusqu'à l'ultime cri.
<br />
Blottis-toi près de moi comme si tu craignais.
<br />
Mais parfois dans tes yeux passait une ombre étrange.
<br /></p>
<p><br />
Maintenant, maintenant aussi, mon petit, tu m'apportes des chèvrefeuilles, ils parfument jusqu'à tes seins.
<br />
Quand le vent triste court en tuant des papillons
<br />
moi je t'aime et ma joie mord ta bouche de prune.
<br /></p>
<p><br />
Qu'il t'en aura coûté de t'habituer à moi,
<br />
à mon âme seule et sauvage, à mon nom qui les fait tous fuir.
<br />
Tant de fois, nous baisant les yeux, nous avons vu brûler l'étoile
<br />
et se détordre sur nos têtes les éventails tournants des
<br />
crépuscules.
<br /></p>
<p><br />
Mes mots pleuvaient sur toi ainsi que des caresses.
<br />
Depuis longtemps j'aimai ton corps de nacre et de soleil.
<br />
L'univers est à toi, voilà ce que je crois.
<br />
Je t'apporterai des montagnes la joie en fleur des copihués
<br />
avec des noisettes noires, des paniers de baisers sylvestres.
<br /></p>
<p><br />
Je veux faire de toi
<br />
ce que fait le printemps avec les cerisiers.
<br /></p>
<p><br /></p>
<p><br />
XV
<br /></p>
<p><br />
Ton silence m'enchante et ce semblant d'absence
<br />
quand tu m'entends de loin, sans que ma voix t'atteigne.
<br />
On dirait que tes yeux viennent de s'envoler,
<br />
on dirait qu'un baiser t'a refermé la bouche.
<br /></p>
<p><br />
Comme tout ce qui est est empli de mon âme
<br />
tu émerges de tout, pleine de l'âme mienne.
<br />
Papillon inventé, tu ressembles à mon âme,
<br />
tu ressembles aussi au mot mélancolie.
<br /></p>
<p><br />
Ton silence m'enchante et cet air d'être loin.
<br />
Tu te plains, dirait-on, roucoulant papillon.
<br />
Et tu m'entends de loin, sans que ma voix t'atteigne
<br />
laisse-moi faire silence dans ton silence.
<br /></p>
<p><br />
Laisse-moi te parler aussi par ton silence
<br />
simple comme un anneau et clair comme une lampe.
<br />
Tu es comme la nuit, constellée, silencieuse.
<br />
Ton silence est d'étoile, aussi lointain et simple.
<br /></p>
<p><br />
J'aime quand tu te tais car tu es comme absente.
<br />
Comme si tu mourrais, distante et douloureuse.
<br />
Il ne faut qu'un sourire, et un seul mot suffit
<br />
à me rendre joyeux : rien de cela n'était.
<br /></p>
<p><br />
XVI
<br /></p>
<p><br />
Paraphrase de Rabindranath Tagore.
<br /></p>
<p><br />
Tu es au crépuscule un nuage dans mon ciel,
<br />
ta forme, ta couleur sont comme je les veux.
<br />
Tu es mienne, tu es mienne, ma femme à la lèvre douce
<br />
et mon songe infini s'établit dans ta vie.
<br /></p>
<p><br />
La lampe de mon coeur met du rose à tes pieds
<br />
et mon vin d'amertume est plus doux sur tes lèvres,
<br />
moissonneuse de ma chanson crépusculaire,
<br />
tellement mienne dans mes songes solitaires
<br /></p>
<p><br />
Tu es mienne, tu es mienne, et je le crie dans la brise
<br />
du soir, et le deuil de ma voix s'en va avec le vent.
<br />
Au profond de mes yeux tu chasses, ton butin
<br />
stagne comme les eaux de ton regard de nuit.
<br /></p>
<p><br />
Tu es prise au filet de ma musique, amour,
<br />
aux mailles de mon chant larges comme le ciel.
<br />
Sur les bords de tes yeux de deuil mon âme est née.
<br />
Et le pays du songe avec ces yeux commence.
<br /></p>
<p><br /></p>
<p><br />
XVII
<br /></p>
<p><br />
En pensant, en prenant des ombres au filet dans la solitude
<br />
profonde.
<br />
Toi aussi tu es loin, bien plus loin que personne.
<br />
Penseur, lâcheur d'oiseaux, images dissipées
<br />
et lampes enterrées.
<br />
Clocher de brumes, comme tu es loin, tout là-haut !
<br />
Étouffant le gémir,
<br />
taciturne meunier de la farine obscure de l'espoir,
<br />
la nuit s'en vient à toi, rampant, loin de la ville.
<br /></p>
<p><br />
Ta présence a changé et m'est chose étrangère.
<br />
Je pense, longuement je parcours cette vie avant toi.
<br />
Ma vie avant personne, ma vie, mon âpre vie.
<br />
Le cri face à la mer, le cri au coeur des pierres,
<br />
en courant libre et fou, dans la buée de la mer.
<br />
Cri et triste furie, solitude marine.
<br />
Emballé, violent, élancé vers le ciel.
<br /></p>
<p><br />
Toi, femme, qu'étais-tu alors ? Quelle lame, quelle branche
<br />
de cet immense éventail ? Aussi lointaine qu'à présent.
<br />
Incendie dans le bois ! Croix bleues de l'incendie.
<br />
Brûle, brûle et flamboie, pétille en arbres de lumière.
<br />
Il s'écroule et crépite. Incendie, incendie.
<br /></p>
<p><br />
Blessée par des copeaux de feu mon âme danse.
<br />
Qui appelle? Quel silence peuplé d'échos ?
<br />
Heure de nostalgie, heure de l'allégresse, heure de solitude,
<br />
heure mienne entre toutes !
<br />
Trompe qui passe en chantant dans le vent.
<br />
Tant de passion des pleurs qui se noue à mon corps.
<br /></p>
<p><br />
Toutes racines secouées,
<br />
toutes les vagues à l'assaut !
<br />
Et mon âme roulait, gaie, triste, interminable.
<br /></p>
<p><br />
Pensées et lampes enterrées dans la profonde solitude.
<br />
Qui es-tu toi, qui es-tu ?
<br /></p>
<p><br />
XVIII
<br /></p>
<p><br />
Ici je t'aime.
<br />
Dans les pins obscurs le vent se démêle.
<br />
La lune resplendit sur les eaux vagabondes.
<br />
Des jours égaux marchent et se poursuivent.
<br /></p>
<p><br />
Le brouillard en dansant qui dénoue sa ceinture.
<br />
Une mouette d'argent du couchant se décroche.
<br />
Une voile parfois. Haut, très haut, les étoiles.
<br /></p>
<p><br />
Ô la croix noire d'un bateau.
<br />
Seul.
<br />
Le jour parfois se lève en moi, et même mon âme est humide.
<br />
La mer au loin sonne et résonne.
<br />
Voici un port.
<br />
Ici je t'aime.
<br /></p>
<p><br />
Ici je t'aime. En vain te cache l'horizon.
<br />
Tu restes mon amour parmi ces froides choses.
<br />
Parfois mes baisers vont sur ces graves bateaux
<br />
qui courent sur la mer au but jamais atteint.
<br />
Suis-je oublié déjà comme ces vieilles ancres.
<br />
Abordé par le soir le quai devient plus triste.
<br /></p>
<p><br />
Et ma vie est lassée de sa faim inutile.
<br />
J'aime tout ce que je n'ai pas. Et toi comme tu es loin.
<br /></p>
<p><br />
Mon ennui se débat dans les lents crépuscules.
<br />
Il vient pourtant la nuit qui chantera pour moi.
<br />
La lune fait tourner ses rouages de songe.
<br /></p>
<p><br />
Avec tes yeux me voient les étoiles majeures.
<br />
Pliés à mon amour, les pins dans le vent veulent
<br />
chanter ton nom avec leurs aiguilles de fer.
<br /></p>
<p><br />
XIX
<br /></p>
<p><br />
Fille brune, fille agile, le soleil qui fait les fruits,
<br />
qui alourdit les blés et tourmente les algues,
<br />
a fait ton corps joyeux et tes yeux lumineux
<br />
et ta bouche qui a le sourire de l'eau.
<br /></p>
<p><br />
Noir, anxieux, un soleil s'est enroulé aux fils
<br />
de ta crinière noire, et toi tu étires les bras.
<br />
Et tu joues avec lui comme avec un ruisseau,
<br />
qui laisse dans tes yeux deux sombres eaux dormantes.
<br /></p>
<p><br />
Fille brune, fille agile, rien ne me rapproche de toi.
<br />
Tout m'éloigne de toi, comme du plein midi.
<br />
Tu es la délirante enfance de l'abeille,
<br />
la force de l'épi, l'ivresse de la vague.
<br /></p>
<p><br />
Mon coeur sombre pourtant te cherche,
<br />
J'aime ton corps joyeux et ta voix libre et mince.
<br />
Ô mon papillon brun, doux et définitif,
<br />
tu es blés et soleil eau et coquelicot.
<br /></p>
<p><br />
XX
<br /></p>
<p><br />
Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit.
<br /></p>
<p><br />
Écrire, par exemple : " La nuit est étoilée
<br />
et les astres d'azur tremblent dans le lointain. "
<br /></p>
<p><br />
Le vent de la nuit tourne dans le ciel et chante.
<br /></p>
<p><br />
Je puis écrire les vers les plus tristes cette nuit.
<br />
Je l'aimais, et parfois elle aussi elle m'aima.
<br /></p>
<p><br />
Les nuits comme cette nuit, je l'avais entre mes bras.
<br />
Je l'embrassai tant de fois sous le ciel, ciel infini.
<br /></p>
<p><br />
Elle m'aima, et parfois moi aussi je l'ai aimée.
<br />
Comment n'aimerait-on pas ses grands yeux, ses grands yeux fixes.
<br /></p>
<p><br />
Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit.
<br />
Penser que je ne l'ai pas. Regretter l'avoir perdue.
<br /></p>
<p><br />
Entendre la nuit immense, et plus immense sans elle.
<br />
Et le vers tombe dans l'âme comme la rosée dans l'herbe.
<br /></p>
<p><br />
Qu'importe que mon amour n'ait pas pu la retenir.
<br />
La nuit est pleine d'étoiles, elle n'est pas avec moi.
<br /></p>
<p><br />
Voilà tout. Au loin on chante. C'est au loin.
<br />
Et mon âme est mécontente parce que je l'ai perdue.
<br /></p>
<p><br />
Comme pour la rapprocher, c'est mon regard qui la cherche.
<br />
Et mon coeur aussi la cherche, elle n'est pas avec moi.
<br /></p>
<p><br />
Et c'est bien la même nuit qui blanchit les mêmes arbres.
<br />
Mais nous autres, ceux d'alors, nous ne sommes plus les mêmes.
<br /></p>
<p><br />
je ne l'aime plus, c'est vrai. Pourtant, combien je l'aimais.
<br />
Ma voix appelait le vent pour aller à son oreille.
<br /></p>
<p><br />
À un autre. A un autre elle sera. Ainsi qu'avant mes baisers.
<br />
Avec sa voix, son corps clair. Avec ses yeux infinis.
<br /></p>
<p><br />
je ne l'aime plus, c'est vrai, pourtant, peut-être je l'aime.
<br />
Il est si bref l'amour et l'oubli est si long.
<br /></p>
<p><br />
C'était en des nuits pareilles, je l'avais entre mes bras
<br />
et mon âme est mécontente parce que je l'ai perdue.
<br /></p>
<p><br />
Même si cette douleur est la dernière par elle
<br />
et même si ce poème est les derniers vers pour elle.
<br /></p>
<p><br /></p>
<pre></pre>
<p><br /></p>
<p><br />
UNE CHANSON DÉSESPÉRÉE
<br /></p>
<p><br />
Ton souvenir surgit de la nuit où je suis.
<br />
La rivière à la mer noue sa plainte obstinée.
<br /></p>
<p><br />
Abandonné comme les quais dans le matin.
<br />
C'est l'heure de partir, ô toi l'abandonné !
<br /></p>
<p><br />
Des corolles tombant, pluie oi e sur mon coeur.
<br />
Ô sentine de décombres, grotte féroce au naufragé !
<br /></p>
<p><br />
En toi se sont accumulés avec les guerres les envols.
<br />
Les oiseaux de mon chant de toi prirent essor.
<br /></p>
<p><br />
Tu as tout englouti, comme fait le lointain.
<br />
Comme la mer, comme le temps. Et tout en toi fut un naufrage !
<br /></p>
<p><br />
De l'assaut, du baiser c'était l'heure joyeuse.
<br />
lueur de la stupeur qui brûlait comme un phare.
<br /></p>
<p><br />
Anxiété de pilote et furie de plongeur aveugle,
<br />
trouble ivresse d'amour, tout en toi fut naufrage !
<br /></p>
<p><br />
Mon âme ailée, blessée, dans l'enfance de brume.
<br />
Explorateur perdu, tout en toi fut naufrage !
<br /></p>
<p><br />
Tu enlaças la douleur, tu t'accrochas au désir.
<br />
La tristesse te renversa et tout en toi fut un naufrage !
<br /></p>
<p><br />
Mais j'ai fait reculer la muraille de l'ombre,
<br />
j'ai marché au-delà du désir et de l'acte.
<br /></p>
<p><br />
Ô ma chair, chair de la femme aimée, de la femme perdue,
<br />
je t'évoque et je fais de toi un chant à l'heure humide.
<br /></p>
<p><br />
Tu reçus l'infinie tendresse comme un vase,
<br />
et l'oubli infini te brisa comme un vase.
<br /></p>
<p><br />
Dans la noire, la noire solitude des îles,
<br />
c'est là, femme d'amour, que tes bras m'accueillirent.
<br /></p>
<p><br />
C'était la soif, la faim, et toi tu fus le fruit.
<br />
C'était le deuil, les ruines et tu fus le miracle.
<br /></p>
<p><br />
Femme, femme, comment as-tu pu m'enfermer
<br />
dans la croix de tes bras, la terre de ton âme.
<br /></p>
<p><br />
Mon désir de toi fut le plus terrible et le plus court,
<br />
le plus désordonné, ivre, tendu, avide.
<br /></p>
<p><br />
Cimetière de baisers, dans tes tombes survit le feu,
<br />
et becquetée d'oiseaux la grappe brûle encore.
<br /></p>
<p><br />
Ô la bouche mordue, ô les membres baisés,
<br />
ô les dents affamées, ô les corps enlacés.
<br /></p>
<p><br />
Furieux accouplement de l'espoir et l'effort
<br />
qui nous noua tous deux et nous désespéra.
<br /></p>
<p><br />
La tendresse, son eau, sa farine légère.
<br />
Et le mot commencé à peine sur les lèvres.
<br /></p>
<p><br />
Ce fut là le destin où allait mon désir,
<br />
où mon désir tomba, tout en toi fut naufrage!
<br /></p>
<p><br />
Ô sentine de décombres, tout est retombé sur toi,
<br />
toute la douleur tu l'as dite et toute la douleur t'étouffe.
<br /></p>
<p><br />
De tombe en tombe encore tu brûlas et chantas.
<br />
Debout comme un marin à la proue d'un navire.
<br /></p>
<p><br />
Et tu as fleuri dans des chants, tu t'es brisé dans des courants.
<br />
Ô sentine de décombres, puits ouvert de l'amertume.
<br /></p>
<p><br />
Plongeur aveugle et pâle, infortuné frondeur,
<br />
explorateur perdu, tout en toi fut naufrage !
<br /></p>
<p><br />
C'est l'heure de partir, c'est l'heure dure et froide
<br />
que la nuit toujours fixe à la suite des heures.
<br /></p>
<p><br />
La mer fait aux rochers sa ceinture de bruit.
<br />
Froide l'étoile monte et noir l'oiseau émigre.
<br /></p>
<p><br />
Abandonné comme les quais dans le matin.
<br />
Et seule dans mes mains se tord l'ombre tremblante.
<br /></p>
<p><br />
Oui, bien plus loin que tout. Combien plus loin que tout.
<br /></p>
<p><br />
C'est l'heure de partir. Ô toi l'abandonné.
<br /></p>
<pre></pre>
<p><br /></p>
<pre></pre>
<p><br /></p>
<pre></pre>
<p><br />
EN LIBRAIRIE :
<br /></p>
<p>LA CENTAINE D'AMOUR</p>
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<p>COFFRET POÉSIE NERUDA 98 3 VOLUMES</p>
<p>CAHIERS DE TEMUCO (1919-1920)</p>Saint-Valentin, fête des amoureuxurn:md5:a846997922f85be3d3267fa9f9056be02009-01-31T07:01:00+00:002009-01-31T07:01:00+00:00yves Brettetrop d'amouramitiéamouramoureuxchocolatcoeurcoupleeglisefemmefetefiancefillegarçonje t aimelettre d amourmariagemartyrMoyen-Ageoiseaupaïenpoemepoeme de saint-valentinprintempsSaint-Valentin<p>Le jour des amoureux, de l'amour ? Celui où le plus beau cadeau est un poème d'amour, un poeme de saint-valentin ...
<br />
D'où vient cette tradition ?</p> <p>L'origine de la fête de la Saint-Valentin est assez mal connue. Il semblerait cependant qu'elle remonte à l'Antiquité.
<br /></p>
<p><br />
Saint-Valentin, avant d'être saint, était un prêtre romain du nom de Valentin vivant sous le règne de l'Empereur Claude II (IIIème S.apr-JC). A cette époque, Rome était engagée dans des campagnes militaires sanglantes et impopulaires. Claude II, également surnommé Claude le Cruel, ayant des difficultés à recruter des soldats pour rejoindre ses légions, décida d'interdire le mariage pensant que la raison pour laquelle les romains refusaient de combattre était leur attachement à leurs femmes et foyers respectifs. Malgré les ordres de l'Empereur, Saint-Valentin continua pourtant de célébrer des mariages. Lorsque Claude II apprit l'existence de ces mariages secrets, il fit emprisonner Valentin. C'est pendant son séjour en prison que Valentin fit la connaissance de la fille de son geôlier, une jeune fille aveugle à qui, dit-on, il redonna la vue et adressa une lettre, avant d'être décapité, signé " Ton Valentin ".
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<p>Ce n'est que plusieurs siècles après, une fois l'Empire romain déchu, qu'il fut canonisé en l'honneur de son sacrifice pour l'amour. Cette époque est en effet celle où une vaste entreprise de transformation des fêtes païennes en fêtes chrétiennes est menée par l'Eglise Catholique.</p>
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<p>La Saint-Valentin fut ainsi instituée pour contrer une fête païenne (Lupercalia) à l'occasion du Jour de la fertilité, dédiée à Lupercus, dieu des troupeaux et des bergers, et Junon, protectrice des femmes et du mariage romain.
En effet, cette fête était l'occasion de célébrer des rites de fécondité, dont le plus marquant était la course des Luperques, au cours de laquelle des hommes à moitié nus poursuivaient les femmes et les frappaient avec des lanières de peau de bouc. Les coups de lanière reçus devaient assurer aux femmes d'être fécondes et d'avoir une grossesse heureuse.
On dit aussi qu'à cette occasion, une sorte de loterie de l'amour était organisée qui consistait à tirer au hasard le nom des filles et des garçons inscrits de façon à former des couples pour le reste de l'année.
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<p>Voilà qui n'était pas pour plaire aux Saints Pères de l'Eglise primitive qui instaurèrent donc une fête particulière en l'honneur de Saint-Valentin, mort le 14 février 268, ou 270, selon les versions.
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<p>Une autre origine de la Saint-Valentin, enfin, remonte au Moyen-Age. On dit en effet qu'à cette époque une croyance se répandit en France et en Angleterre selon laquelle la saison des amours chez les oiseaux débutait le 14 février et que, prenant exemple sur eux, les hommes trouvèrent ce jour propice à la déclaration amoureuse. C'est ainsi que depuis, à la Saint Valentin, chaque Valentin cherche sa Valentine pour mieux roucouler au printemps
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<p>Ce qui a pu être établi par les historiens est que la première connotation amoureuse liée à la fête du 14 février remonte au XIVème siècle pour la France et la Grande-Bretagne. Ce jour fut revendiquée «fête des amoureux» et Valentin devint ainsi le patron des fiancés, jeunes filles et garçons à marier. Pour ces deux pays, la fête des amoureux de la Saint-Valentin semblerait dès lors avoir trouver ses origines. La plus ancienne carte conservée au British Museum de Londres date de 1415. C'est un poème que le Duc d'Orléans emprisonné dans la Tour de Londres a envoyé à sa femme. Il aurait rapporté avec lui cette tradition, après 25 ans de captivité. Que doit-on en conclure ? Toujours est-il que le 14 février reste le jour où l'amour s'exprime ou se déclare, et que la tradition perdure.
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<p>Les martyrs de la Saint Valentin, de quel Valentin s'agit-il ?
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Les martyrs de la Saint Valentin ont-ils influencé la fête des amoureux ? La Saint-Valentin n'est pas la fête des martyrs mais celle du martyr Valentin. Car on sait que la fête religieuse est apparue le 14 février 498, date de la messe commémorative du martyr Valentin. Le pape voulait honorer sa mémoire. Mais de quel Valentin s'agit-il ? A cette époque, on dénombrait au moins sept Valentin religieux et parlait de trois membres de l'église catholique morts pour leur foi :
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<li>Valentin, prêtre de Rome, mort d'après certains auteurs vers 270 le 14 février pour avoir affirmé la foi de sa religion chrétienne. Il donna la vue à la jeune fille aveugle de l'empereur Claude II le Gothique. Ce dernier interdisait aux jeunes hommes de se marier car, croyait-il, les cé1ibataires faisaient de meilleurs soldats. Le prêtre Valentin aurait désobéi aux ordres de 1`empereur et marié des jeunes couples en secret. L'empereur le fit lapider.</li>
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<li>Valentin, évêque de Terni, célèbre par ses vertus et ses miracles, décapité vers 273, le 14 février semble-t-il s'il n'y a pas confusion de jour avec celui du décès du prêtre de Rome.</li>
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<ul>
<li>Valentin, martyr d'Afrique, religieux qui serait décédé ce jour-là, dont on connaît peu de détails de sa vie.</li>
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<p>La fête religieuse aurait d'abord été commémorée par le pape à Rome, pour Valentin le prêtre, puis à Terni en mémoire de l'évêque. Ce qui laisse à penser qu'il s'agit bien de deux martyrs. Tout aurait été simple si plusieurs théologiens n'avaient supposé que les deux Valentins martyrs de Rome et Terni n'étaient en fait qu'une seule et même personne. Le corps du Valentin aurait été transporté, après la messe commémorative, de Rome à Terni. Y a-t-il deux corps, donc deux martyrs du même nom, ou un seul martyr ? Dans ce cas, où sont les ossements de l'évêque Valentin ? Une vraie enquête policière. Les dates identiques du décès des martyrs de la Saint-Valentin seraient-elles une simple coïncidence ou auraient-elles embrouillées l'histoire ? Il est difficile d'imaginer que l'amour du prochain prêché par ceux-ci justifie que Valentin soit devenu, avec le temps, le patron des jeunes à marier. Dans ce cas, lequel de ces trois «Valentin», si trois il y a, fit le miracle de modifier le jour des martyrs en fête des amoureux ?
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<p>Les cadeaux de Saint-Valentin
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En France et en Angleterre, la pratique des cadeaux de Saint-Valentin serait plus récente que la mort des martyrs. Elle ne date pas non plus de 1942, comme on pourrait le penser. Cette tradition d'envoi de doux messages existait bien avant les cartes postales et timbres-poste illustrés par les célèbres amoureux de Peynet. Il y avait autrefois quantité d'autres façons d'exprimer la même idée. Dans de nombreuses régions, ce n'était pas le 14 février mais le 1er mai qui était l'occasion pour les jeunes gens de déclarer leurs préférences. Les garçons plantaient cette nuit-là des mais, c'est-à-dire des branches, des fleurs ou de jeunes arbres fraîchement coupés devant la porte ou sur le toit des jeunes filles à marier. Chaque végétal avait un symbole. Il était courant au XIVème siècle que les amoureux échangent des billets le 14 février, indication précieuse pour les historiens qui ont pu situer l'époque de la fête des amoureux dans ces deux pays. Il est vrai que l'usage des cadeaux s'est considérablement popularisé par la suite. Leur commercialisation s'est tellement accrue que ce jour prend un aspect mercantile qui rebute certains. Pourtant, quelle belle façon de se dire «je t'aime» car les cadeaux de Saint-Valentin sont le langage du coeur.
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<p>Aux Etats-Unis et au Canada, la Saint-Valentin est autant la fête de l'amitié que celle des amoureux. Les enfants s'offrent pour la circonstance des cartes sur lesquelles ils écrivent quelques mots gentils. Même si on se souvient du 14 février 1929, massacre de la Saint-Valentin à Chicago, c'est également le jour des amoureux et de l'amitié pour les américains.</p>
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Au Brésil, le "jour des amoureux"n'est pas célébré le 14 février mais le 12 juin.</p>
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En Chine, la traditionnelle fête des amoureux est le 7ème jour du 7ème mois du calendrier lunaire. Elle a connu une popularité accrue dans les années 80 chez les jeunes qui exprimèrent le souhait d'étendre la gamme des cadeaux de Saint-Valentin dans des secteurs commerciaux qui ne leur étaient pas réservés.</p>
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Au Japon, la Saint-Valentin est le jour où les jeunes filles et femmes peuvent déclarer ouvertement leur amour en offrant du chocolat sans craindre le qu'en-dira-t-on. Elles doivent offrir des friandises à tous les hommes de leur entourage pour ne pas les blesser en n'en choisissant qu'un seul. C'est une tradition qui a été longtemps une obligation pour les collègues féminines des entreprises envers leurs collaborateurs. Cette coutume, qui n'était pas à l'origine réservée aux amoureux, s'est étendue à toutes les femmes. Aucun Japonais n'échappe aux chocolats souvent onéreux. Le 14 mars, les hommes sont censés offrir un présent à celles qui leur ont offert les sucreries. Elles peuvent exiger des cadeaux d'une valeur trois fois supérieure à celle des chocolats offerts un mois plus tôt.</p>
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La St-Valentin s'est également popularisée dans d'autres nombreux pays (Russie, Pérou, Inde, Pakistan, Arabie saoudite). Devenue une fête internationale incontournable pour tous les amoureux, quelque soit la date fixée dans l'année, c'est surtout le jour où le monde exprime la même chose : l'amour.</p>au cou du joururn:md5:afd82e003a8b87e64b9cd218dd7967bc2009-01-13T06:07:00+00:002009-01-13T06:07:00+00:00yves Brettepoemes et poesiecouenfancejourpoemepommesoleil <p>j’accroche au cou du jour
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des guirlandes de poèmes
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où rougeoie mon cœur
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<p>le soleil roule dans mon tablier
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avec les pommes de l’automne
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qui ont gardé la saveur de l’enfance
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<p>Françoise Urban-Menninger : Grappes d’azur</p>Que serais-je sans toi ?urn:md5:ddae5d2db327366bd5bf89bc385189722008-11-26T17:25:00+00:002008-11-26T17:25:00+00:00yves Brettechanson d'amourAragonbalbutiementbonheurJean Ferratpoemerencontretoi <p>Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
<br />
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
<br />
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
<br />
Que serais-je sans toi que ce balbutiement
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<br /></p>
<p>J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
<br />
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
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J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
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Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
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Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
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J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson
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<br /></p>
<p>Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
<br />
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
<br />
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
<br />
Que serais-je sans toi que ce balbutiement
<br />
<br /></p>
<p>J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
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Qu'il fait jour à midi qu'un ciel peut être bleu
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Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
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Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne
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Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
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Tu m'as pris par la main comme un amant heureux
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<p>Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
<br />
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
<br />
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
<br />
Que serais-je sans toi que ce balbutiement
<br />
<br /></p>
<p>Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes
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N'est-ce pas un sanglot de la déconvenue
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Une corde brisée aux doigts du guitariste
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Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
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Ailleurs que dans le rêve ailleurs que dans les nues
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Terre terre voici ses rades inconnues
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<p>Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
<br />
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
<br />
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
<br />
Que serais-je sans toi que ce balbutiement
<br />
<br /></p>
<p>Jean Ferrat
<br />
QUE SERAIS-JE SANS TOI
<br />
Le poème d'Aragon</p>